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Stalagmite Clam-stm7 - Grotte de Clamouse (Hérault), 

Salle du Cimetière (h = 150 cm)

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           Cette stalagmite haute de 1,5 mètre a été trouvée allongée sur le sol de la grotte de Clamouse, dans une salle appelée « Cimetière ». En effet, cette partie de la grotte est jonchée de concrétions brisées, au milieu de multiples stalagmites toujours debout. Il existe donc, dans ce lieu, un phénomène qui a cassé les stalagmites en les faisant tomber au sol, en cassant parfois l’extrémité seule, comme une décapitation, laissant dressé un tronçon de stalagmite. Le concrétionnement se poursuivant, la trace de la cassure s’est alors trouvée piégée par la repousse de la concrétion (image de droite). De façon surprenante, ce phénomène s’est répété plusieurs fois sur la stalagmite Clam-stm7 avant de la faire tomber complètement au sol. On trouve ainsi quatre cassures visibles dans la dernière moitié de la section polie. L’origine de ces destructions n’est sans doute pas liée à l’activité humaine car les âges obtenus sont bien trop anciens : 377 000 ans pour la base, 240 000 ans pour le sommet. Les chutes récurrentes de blocs rocheux sur ce terrain pentu – liées à un phénomène mécanique ou à des secousses sismiques - pourraient en être la cause. Grâce aux nombreuses datations uranium-thorium, on a pu replacer ses cassures dans le temps, et, en parallèle, reconstituer les conditions climatiques [Fig.1]. On observe ici une remarquable adéquation entre l’enregistrement climatique issu de la stalagmite et celui issu d’une carotte de glace de l’Antarctique (EPICA). Ainsi on voit que le climat a connu un réchauffement majeur entre 340000 ans et 335000 ans, à la fois en Antarctique (courbe bleue) et dans le sud de la France (courbe rouge). L’intérêt principal de ces courbes est qu’elles montrent les passages entre une période glaciaire (stade isotopique 10 ou stade isotopique 8) vers une période interglaciaire (stade isotopique 9 ou stade isotopique 7). La précision des âges mesurés dans la stalagmite est de ±2000 ans, ce qui en fait l’un des enregistrements les plus précis pour cette période reculée (Genty, Blamart, Cheng et al. inédit).

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Figure 1 – Reconstruction paléoclimatique faite à partir de la stalagmite Clam-stm7 entre 377 000 ans et 240 000 ans (courbe rouge). Les âges en années sont sur l’axe horizontal, le signal climatique sur les axes verticaux (chaud vers le haut, froid vers le bas). La comparaison avec la reconstitution des températures en Antarctique, faite grâce à la carotte de glace EPICA (Jouzel et al., 2007 ; courbe bleue), montre un très bon accord entre les deux reconstitutions, en particulier la grande transition climatique entre le stade isotopique 10 (froid) et le stade isotopique 9 (chaud) (Genty, Blamart, Cheng et al. inédit).

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Références bibliographiques

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Genty D., 2022, « SPELEOTHEMES archives du climat », éditions Hartpon, Paris, 202 p.

EPICA C.M., 2006, One-to-one coupling of glacial climate variability in Greenland and Antarctica, Nature 444, pp. 195-198.

Jouzel et al., 2007,  Orbital and Millennial Antarctic Climate Variability over the Past 800000 years, Science, 317 : 793-796 DOI: 10.1126/science.1141038.

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